Disclaimer : dans cet article, je vous partage les émotions que j’ai ressenties lors de nos débuts avec Aska dans l’objectif d’en déculpabiliser certains et/ou inspirer. Je partage également les grandes lignes du protocole de modification comportementale d’Aska à titre informatif, pour illustrer la nécessité de réaliser un travail de fond lorsque nous intervenons sur des comportements de garde de ressources (ou tout autre comportement). Ce protocole étant individualisé à Aska et très simplifié, il est fortement probable qu’il ne convienne pas à votre chien.
Comportements dits de garde de ressources : définitions et comportements observables
Définir le terme “Garde de ressources”
Selon le Larousse, le terme “garde” est défini comme suit : “1. Action de garder, de tenir sous sa protection, de protéger, de surveiller ou de conserver”.
Dans son livre MINE! A Guide To Resource Guarding in Dogs, page 1 Introduction, Jean Donalsdon introduit le comportement de garde de ressources de la façon suivante : “dogs who growl, snarl, snap and bite when you try to take things away from them, approach them when they are eating, or when they have claimed some other resources, such as their owner or a comfy sleeping location.”
En français : “les chiens qui grognent, montrent les dents, claquent des dents sans contact cutané et mordent lorsque vous essayez de leur enlever des choses, de les approcher lorsqu’ils mangent ou lorsqu’ils ont revendiqué d’autres ressources, telles que leur propriétaire ou un endroit confortable pour dormir.”
Michael Shikashio, CDBC, propose la définition suivante dans son webinaire “Resource Guarding in Dogs” : “Using growling, snarling, snapping, lunging or even biting behavior to prevent a person or another animal from taking something they find a value. So it’s a normal behavior for dogs and it’s a survival instinct […]”.
En français : “Il s’agit de grogner, de montrer les dents, de claquer des dents sans contact cutané, de s’élancer vers l’individu ou même de mordre pour empêcher une personne ou un autre animal de s’emparer d’un objet qu’il considère comme précieux. Il s’agit donc d’un comportement normal pour les chiens et d’un instinct de survie.”
Le terme “garde de ressources” ou “protection de ressources” pourrait donc être défini comme une étiquette qui désigne des comportements offensifs qu’un animal humain ou non humain émet lorsqu’un individu s’approche d’une ressource ayant de la valeur pour lui.
Les ressources peuvent être de la nourriture, des objets, un lieu, ou même un autre individu.
Ces comportements sont normaux et naturels chez toutes les espèces animales, car ils permettent d’assurer la survie et ont pour fonction l’évitement.
Des exemples humains seraient :
- Je crie en disant : “EEEEH NOOON ! PAS MES FRITES” à mon ami qui avance sa main vers mon assiette.
- Je verrouille la porte à clé, ferme les volets et mets l’alarme à chaque fois que je sors de chez moi.
Des exemples canins seraient :
- Il place sa tête au-dessus de son jouet à l’approche d’un individu.
- Il se retourne, saute vers son congénère, puis le mord lorsqu’il qui s’approche de son humain.

Les comportements observés lors de gardes de ressources
Suite aux définitions partagées en amont, un chien qui garde une ressource d’un autre individu peut montrer les comportements suivants :
- Grogner ;
- Claquer des dents sans contact cutané : morsure de niveau 1 sur l’échelle de Ian Dunbar ;
- Sauter vers l’individu à l’approche ;
- Mordre : du contact sur la peau (niveau 2) au décès de la victime (niveau 6).
Les comportements suivants peuvent également être observés :
- Avance la tête au-dessus de la ressource ;
- Corps statique, tension musculaire visible ;
- Fixe un point à l’approche ou l’individu ;
- Oreilles tirées vers l’arrière et/ou plaquées ;
- Pupilles dilatées, blanc de l’œil visible ;
- Vibrisses raides ;
- Retrousse les babines en montrant les dents, sans vocalisation ;
- Aboiement(s).
Classification des niveaux de morsures de chiens par le Docteur Ian Dunbar :
- Niveau 1 : Claque des dents, s’approche de la peau mais pas de contact cutané
- Niveau 2 : Contact des dents sur la peau, pas de ponction (entailles de la peau possible, légers saignements dus au mouvement avant ou latéral des dents – pas de perforation verticale)
- Niveau 3 : Un à quatre trous dans la peau, en une morsure ou plus, d’une profondeur inférieure ou égale à la moitié de la longueur des dents
- Niveau 4 : Un à quatre trous dans la peau, en une morsure, d’une profondeur supérieure ou égale à la moitié de la longueur des dents. Peut laisser des ecchymoses autour de la plaie et des lacérations (si le chien secoue la tête ou si l’humain tire sur le bras pour le sortir de la gueule du chien)
- Niveau 5 : Morsures multiples (au moins 2) avec au moins une morsure de niveau 4
- Niveau 6 : Victime décédée
Ces comportements peuvent être émis à l’approche de l’individu, au mouvement d’un individu à l’arrivée d’un individu dans l’environnement, par exemple.
Le langage corporel et le seuil de tolérance de chaque individu étant différent, il est donc indispensable d’identifier les signaux de communication à travers les comportements que fait le chien pour prévenir toute escalade de ces comportements. Pour en savoir plus sur le sujet, voici un superbe article de ma formatrice et consœur Wini Verschueren : « Le langage canin : quand les chiens parlent ».
Les situations avec lesquelles les comportements de garde de ressources peuvent être confondues
Comme pour tous les comportements, il est absolument nécessaire de s’appuyer sur les actions observables et mesurables du chien pour constater les contingences (antécédents et conséquences) et la fonction de ce dernier.
Établir qu’un chien montre des comportements de garde de ressources avec le lit de la chambre lorsqu’il est dessus, parce qu’il grogne lorsqu’on s’approche de lui, est une interprétation.
Selon le Larousse :
Interpréter “3. Donner à des propos, à un événement, à un acte telle signification, les comprendre en fonction de sa vision personnelle”. Synonyme : deviner.
Observer “2. Examiner attentivement quelque chose, quelqu’un afin d’analyser, de comprendre, d’étudier.”.
Mesurer “4. Déterminer, évaluer l’importance, l’ampleur ou la qualité de quelque chose.” Synonyme : déterminer.
Et si ce chien grognait parce qu’il ne souhaitait pas être dérangé dans son sommeil ? Et s’il ressentait une douleur physique à la descente du lit ?
Sans la tenue d’une collecte de données et une évaluation comportementale approfondie, les comportements de garde de ressources peuvent donc être confondus avec :
- des douleurs ou des inconforts physiques qui peuvent exacerber ou causer le comportement ;
- un souhait d’éviter une nouvelle situation comme l’approche d’une personne inconnue dans la rue ;
- un souhait d’éviter par anticipation une situation qui a un historique négatif comme être tiré du lit par l’entourage du foyer, pour en descendre.
Le contexte d’adoption d’Aska
L’impact de mon historique avec les chiens
“Adopter un chien c’est changer de mode de vie. J’ai toujours vécu avec cette espèce, je veux retrouver ce mode de vie !”. Moi, à mon compagnon plusieurs mois avant l’adoption d’Aska.
J’ai grandi en maison, dans une impasse, en lisière de forêt entourée de husky : Flint, puis Chowky et enfin Enouk. Ces trois gros étaient endurants en balade, et avaient un tempérament calme à l’intérieur. Tous les trois étaient promenés en libre, sauf dans les zones à risque pour les animaux d’élevage. Ils étaient sociables avec leurs congénères ou savaient les éviter et ils étaient proches de tous les humains, même des inconnus. Ils nous ont accompagnés pendant toutes nos vacances.

En choisissant d’adopter un chien, même si j’avais conscience que chaque individu est différent, et surtout que l’espèce canine ne peut être définie qu’à travers ces trois chiens, ils ont façonné l’image que j’avais d’eux.
Inconsciemment, cette même image était la représentation de la vie que je souhaitais retrouver et celle que je me voyais déjà vivre avec un futur chien. Elle a fait naître mes espérances et projets d’aventures, avant même que mon compagnon soit d’accord pour que l’on adopte un chien.
Et lorsque Aska est arrivé, en août 2022 alors qu’il avait deux ans, j’ai compris qu’un monde s’écroulait. Celui que j’avais chéri et construit sans m’en rendre compte, tandis que je voyais l’épuisement et l’hypervigilance dans les yeux de mon compagnon, puis dans les miens.
Mon monde en ruine, j’ai compris qu’il était indispensable, nécessaire et même vital, autant pour le bien-être d’Aska que pour notre sécurité et celle de notre environnement de s’ajuster urgemment pour créer ensemble le mode de vie dont nous avions besoin pour grandir et évoluer à notre rythme ensemble et séparément.
“Courage doesn’t always roar. Sometimes, courage is the quiet voice at the end of the day saying : “I will try again tomorrow”.” – Mary Anne Radmacher
En français : “Le courage ne rugit pas toujours. Parfois, il est cette voix calme qui dit à la fin de la journée : ”Je vais réessayer demain”.” – Mary Anne Radmacher
L’adoption d’Aska : un chien avec des comportements de garde de ressources

Aska, Askadoux, Doux, Douille, Dadoux, Loute, Choupiloup, et tant d’autres surnoms tout doux est un chien qui ressemble à un croisé Husky et American Staffordshire Terrier née en juin 2020 et récupéré de fourrière par une SPA en avril 2022.
Je ne connais rien de son ancienne vie, mais je pourrais le décrire aujourd’hui comme un chien sensible et endurant, avec des comportements haut en énergie et réactifs, en intérieur comme en extérieur.
Qualifier Aska, ce serait parler d’une vitalité à couper le souffle, de ses sourires, de son réconfort et de son optimisme, même quand ça fait peur.
Aska, c’est un être curieux jusqu’à toucher le stimulus du bout du nez. C’est aussi une présence à chaque instant et une soif d’apprendre sans fin.
Aska c’est toutes ces étiquettes que j’aime lui attribuer pour vous aider à le connaître comme si vous viviez avec nous notre robinsonnade.
L’arrivée d’Aska dans notre foyer
À son arrivée, en août 2022 alors qu’il avait deux ans, j’étais définitivement la plus heureuse. Aska était cette image dont j’avais tant rêvé.
Lors de son adoption, nous savions déjà qu’Aska montrait des comportements de garde de ressources avec sa gamelle, car nous avions été prévenu par l’équipe de soigneurs présente en refuge.
Nous avions même eu la possibilité d’avoir une démonstration du protocole suivi pour maximiser la sécurité du personnel lors de la distribution de nourriture à Aska. Et cela nous semblait très largement gérable et facile à mettre en place.
Au domicile, nous avions essayé de prévoir tout ce qui pouvait être nécessaire pour lui permettre de se sentir confortable, jusqu’à connaître ses goûts en discutant avec les équipes du refuge. Pour l’extérieur, nous avons rapidement changé son matériel pour lui permettre d’avoir plus de liberté avec une longe et nous nous baladions toujours avec les poches pleines de friandises.
Et pourtant, je n’oublierai jamais ce jour où, à plus de 8 mètres de lui lorsqu’il était dans le salon et nous dans la cuisine, nos simples mouvements de bras, lorsque nous parlions avec mon compagnon, déclenchaient des aboiements frénétiques d’Aska qui mastiquait une mastication naturelle entre ces pattes.
C’était quelques semaines après son arrivée et c’est rapidement que nous avons vu la situation se dégrader.
Nos premières difficultés : entre garde de ressources, réactivité et impact émotionnel
Généralisation de la garde de ressources sur la gamelle aux objets
Après quelques mois ensemble, les comportements de garde de ressources d’Aska étaient non seulement émis sur ses jouets de distribution alimentaire mais également en présence de nourriture, d’objets, et de localisation.
Ses comportements étaient observés avec tous les individus : humains, congénères et autres animaux.

Son comportement de garde se découpait en sept scores :
- continue son activité.
- regarde, puis reprend son activité.
- fige, tension musculaire corps et face visible.
- fixe, pupilles dilatées et blanc de l’oeil visible, oreilles dressées et orientées vers l’avant.
- poids du corps se déporte vers l’avant.
- bondit en aboyant une fois.
- peut mordre : niveau 2 à 4 pour les humains et niveau 1 à 2 pour les autres animaux.
Si une ressource tombait au sol, son comportement débutait au score six.
Généralisation de la garde de ressources au domicile à l’extérieur
Pratiquement en même temps que ses comportements s’étaient étendus à d’autres ressources en intérieur, ils avaient commencé à être émis en extérieur ; notamment en présence d’autres chiens et d’autres humains.
A l’époque, Aska rencontrait chaque jour et à chacune de ses balades tous les chiens que nous croisions, après accord de l’humain rencontré. Il partageait presque toujours avec eux des interactions très hautes en énergie : courses poursuites et bagarres.
Rarement, les chiens rencontrés avaient des jouets (balles, frisbee, peluches, etc.), et puis une fois cela a été le cas. Nous avons croisé un Golden Retriever qu’il avait l’habitude de voir avec une balle de tennis en gueule. Aska a couru dans sa direction, l’a agressé, et son congénère a réagi de la même façon. Aska réagissait de la même façon si l’humain du Golden voulait récupérer la balle de son chien. Et puis, quelques semaines plus tard, un Berger Australien avec frisbee en gueule ; même scénario.
À partir des jouets, ses comportements se sont généralisés aux pistes olfactives : un chien, même connu, flairant une odeur au sol ou sur un arbre en présence d’Aska, pouvait être agressé. Puis à la nourriture : un chien qui s’approchait de moi alors que j’avais ma pochette de friandises autour de la taille était forcément agressé par Aska.
En addition de la garde de ressources : réactivité chien, humains et prédation
Pour sécuriser Aska et son environnement, nous avons commencé à sélectionner de plus en plus les chiens avec lesquels il allait interagir, afin que cela se déroule sereinement. Puis, un jour Aska s’est fait agressé par un autre chien, sur un lieu de promenade où nous allions. C’était la première fois qu’il se rencontrait et la première fois que ce n’était pas Aska qui agressait un autre chien.
À la suite de cette rencontre, Aska s’est mis à émettre des comportements réactifs à partir de soixante mètres de ses congénères ayant la même hauteur au garrot que lui :
- fige, tension musculaire corps et face visible, apnée.
- fixe, pupilles dilatées et blanc de l’oeil visible, oreilles dressées et orientées vers l’avant.
- poids du corps se déporte vers l’avant, tension de laisse.
- halète, langue en spatule, se met sur ses pattes arrières, peut sauter en l’air
- aboie incessamment
Nous vivons dans un environnement très urbain, à 13 km de Paris, en plein sur une avenue, au-dessus d’une pizzeria où il y a donc beaucoup de passage d’humain avec ou sans chien et ses réactions étaient multiples chaque jour.

En addition des chiens, Aska a commencé à montrer des comportements d’évitement face aux humains qu’il croisait dans la rue ; notamment ceux qui le regardaient ou qui s’éloignaient brutalement.
Avant son adoption, nous avions envisagé comme moment de détente d’aller en forêt la semaine et les weekend. Et c’est ce que nous avons fait, mais je n’arrivais pas à tenir physiquement Aska en forêt tant il tirait. Dès le moment où nous sortions de la voiture, Aska flairait le sol, puis galopait en direction de sa piste.
Je me souviens parfaitement de ce que nous avons vécu, des difficultés que ça représentait, de l’Eldorado que j’avais promis à mon compagnon en adoptant le tout premier chien de sa vie et de ce monde qui s’effritait sous nos pieds.
“It’s just behavior.” – Karen Pryor
En français : “C’est juste un comportement.” – Karen Pryor
L’impact sur notre quotidien et notre relation avec Aska
Je n’étais sereine nulle part, même mes rêves consistaient à trouver de nouvelles stratégies pour nous aider à mieux comprendre Aska. Chaque matin, je me disais “Oh j’ai une idée !” et chaque soir “Peut-être demain”.
Mes journées étaient rythmées par les sursauts provoqués par les bonds d’Aska sur des ressources tombant au sol ou à l’approche d’une ressource que je n’avais pas identifiée, ainsi que par des missions secrètes en extérieur pour éviter de croiser des chiens et des humains ; le tout, en tentant d’apporter suffisamment de dépenses physiques et mentales à Aska.
J’étais épuisée, angoissée et frustrée. Je me sentais coupable à la fois d’avoir mis mon foyer en danger et aussi de ne pas parvenir à soulager Aska de la façon dont il avait besoin. Rapidement, je me suis isolée, limitant les invitations et arrêtant les activités qui me faisaient le plus vibrer, par appréhension et manque d’énergie.
Malgré tout, je restais déterminée à vouloir aider Aska, à vouloir l’accompagner. Et c’est beaucoup grâce au soutien de mon compagnon, sans qui je n’aurais probablement pas eu la force suffisante pour supporter la charge mentale et physique que représentait Aska.
En toute franchise, j’ai eu beaucoup de mal à aimer Aska. Je dirais même que j’ai commencé à l’aimer, lorsque j’ai commencé à le comprendre. Et j’ai commencé à le comprendre lorsque j’ai changé mon comportement pour enfin “le voir”.
“If you want to change attitudes, start with a change in behavior.” William Glasser
En français : “Si vous voulez changer d’attitude, commencez par changer de comportement.” – William Glasser
Recherche de solutions et stratégies mises en place
Mes démarches pour mieux comprendre Aska et la garde de ressources
Le cours Analyse et Modification Comportementale (AMC) de ma mentore Lisa Longo, ou le cours qui m’a ouvert les yeux sur Aska et sur tous les êtres qui m’entourent.
Après des mois de recherches, et surtout de tri d’informations, nous avancions doucement mais avec de grosses régressions. Passionnée par ce nouveau chemin qui se dessinait, je creusais quotidiennement jusqu’à découvrir la qualité de contenu de la plateforme Muzo+ et avec elle le travail fabuleux de Lisa.
En mars 2023, débutait le cours AMC où j’ai appris, entres autres, à :
- décrire un comportement et l’observer, le mesurer et collecter des informations relatives à ce dernier.
- identifier les contingences à un comportement ; ce qu’il se passe juste avant et juste après.
- déterminer les fonctions comportementales et la prédiction du comportement dans le temps.
- apprendre à modifier un comportement en respectant l’intégrité physique et psychologique d’un individu non humain.
- comprendre que tous les comportements ne doivent pas systématiquement être modifiés.
Ce graphique illustre l’impact de nos premières actions et ma recherche des facteurs aggravants son comportement pour définir le protocole qui conviendrait le mieux à Aska.

“Do the best you can until you know better. Then when you know better, do better.” – Maya Angelou
En français : “Faites de votre mieux jusqu’à ce que vous en sachiez mieux. Ensuite, quand vous savez mieux, faites mieux.” – Maya Angelou
La mise en place d’un protocole de modification comportementale
Ce protocole est individualisé à Aska, j’en partage ici les grandes lignes à titre informatif pour illustrer la nécessité de réaliser un travail de fond lorsque nous intervenons sur des comportements de garde de ressources (ou tout autre comportement).
Si vous rencontrez des difficultés avec votre chien concernant des comportements de garde de ressources ou d’autres comportements offensifs, je vous recommande de faire appel à un professionnel formé et soucieux du bien-être physique et psychologique des individus avec lesquels il intervient.
Le protocole de modification comportementale d’Aska est principalement centré sur son bien-être et ses intérêts.
En aménageant l’environnement
Au domicile : rendre inaccessible toutes les ressources.
En extérieur : éviter les chiens, les humains et limiter les trop grosses stimulations.
En privilégiant sa santé et ses intérêts
Repos : longue période de repos entre les balades pour maximiser sa relaxation.
Dépense physique : apporter une dépense physique intense par semaine et privilégier des balades de qualité le reste de la semaine.
Dépense mentale : entraînement basé sur la coopération et le jeu.
Activité masticatoire : tous les jours.
En respectant ses besoins
Si Aska me fixe, même si je n’ai pas identifié la ressource, m’éloigner immédiatement sans lui donner d’attention.
Et en lui apprenant de nouvelles compétences
Comme me regarder lorsque je ramasse une ressource au sol.
Ci-après, le graphique illustrant l’impact de notre protocole de modification comportementale sur le comportement de garde de ressource d’Aska accompagné de quelques images de nos actions en lien avec ce dernier.

La garde de ressources requiert un travail continu et quotidien
Encore aujourd’hui, le protocole de modification créé pour Aska évolue en fonction de son état physique et mental, des situations vécues dans la semaine et de ses compétences.
Nous avons appris à vivre ensemble et j’ai appris à accompagner Aska à faire face à des situations que l’on n’aurait pas pu affronter auparavant. J’ai aussi appris à être son avocate la plus dévouée, à placer son bien-être en tête de liste quitte à ne rien faire pour l’aider à souffler.
Aujourd’hui, j’apprends à constater nos pas de titans. À m’émerveiller devant notre résilience commune pour faire toujours plus et toujours mieux ensemble et séparément.
“A journey of a thousand miles begins with a single step” – Lao Tzu
En français : “Un voyage de mille lieues commence par un premier pas.” – Lao Tzu
Accueillir un chien qui fait de la garde de ressources, en bref
Finalement, accueillir un chien qui montre des comportements de garde de ressources c’est avant toute chose sécuriser son environnement avec des outils comme des parcs à chiots, ou des barrières de sécurité au niveau des portes. Possiblement l’apprentissage du port de la muselière.
Puis, identifier précisément son comportement, les contingences associées et la fonction de son comportement ; généralement de l’évitement (qu’une ressource soit retirée).
À la suite, classifier les ressources les moins protégées aux plus protégées et les lieux, intérieur comme extérieur où le comportement est émis.
Il est impératif de répondre au besoin du chien dès lors que son comportement est émis pour qu’il ne ressente pas le besoin d’agir autrement et donc que son comportement monte en intensité. Vous permettant aussi de vous sécuriser et de sécuriser son environnement.
En parallèle, apprendre des stratégies d’urgence basées sur le jeu et la coopération vous permet non seulement de sortir de situations compliquées, mais également de créer doucement du lien avec votre doux.
Et enfin, je ne peux que vous souhaiter d’avoir le soutien le plus chaleureux et doux possible dans cette épreuve, qui consiste à apprendre à se comprendre et à faire autrement ensemble.

Pour finaliser cet article, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel du comportement formé et respectant l’intégrité physique et psychologique de tous pour vous accompagner avec les comportements de garde de ressources auxquels vous êtes confrontés.
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