Aider un chien « réactif » : Mon histoire avec Marty

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On dit d’un chien qu’il est « réactif » lorsqu’il réagit de façon excessive à la perception d’un stimulus.  La réactivité vient souvent d’une combinaison de la génétique et de l’environnement.  

Lorsque le chien « réagit de façon excessive », il peut avoir des comportements tels que : claquer des dents, grogner, montrer les crocs, sauter ou tirer en bout de laisser, aboyer, se figer, tenter de fuir, ramper au sol… Pour certains chiens, être « réactif » signifie être dans un état émotionnel négatif (stress, anxiété), pour d’autres les comportements « réactifs » seront renforcés par le rapprochement d’un stimulus, qui aurait pour fonction l’accès à du matériel (jouer avec un autre chien, courir après une voiture…) sans émotion négative mais également aussi peut-être par une stimulation intrinsèque. Par exemple, un chien de berger qui est « programmé » pour réagir sur des stimuli en mouvement va voir ses comportements de prédation renforcés par l’activité elle-même et la libération de diverses hormones et neurotransmetteurs quand elle est émise. Marty fait partie de ceux qui sont « programmés » pour réagir lors de stimuli en mouvement et d’ailleurs ce comportement est très agréable pour lui. 

A l’origine, j’ai souhaité effectuer une formation d’éducateur canin, comportementaliste non pas pour en faire mon métier, mais pour aider mon chien, Marty et pouvoir le balader sans avoir mal au ventre dès que j’entendais un moteur. Cette formation a été un déclic pour moi dans ma relation avec mon chien mais aussi d’un point de vue professionnel. 

Avant de vous aider à comprendre vos « réactifs », j’ai moi-même fais ce travail avec toutes les émotions peu agréables que l’on ressent quand notre chien devient comme « fou ». 

Ce travail a été long et n’est toujours pas terminé pour Marty, sa réactivité face aux voitures et moi. Mais je crois qu’on arrive à un résultat plus grand que je ne pouvais l’imaginer. 

Cela fait plus d’un an et demi que j’ai commencé à travailler cette problématique comportementale avec Marty, j’ai pour cela utilisé différents outils. 

J’ai d’abord travaillé sur l’aménagement de l’environnement, c’est-à-dire que je définissais des lieux de balades pauvres en croisements de voitures ou assez larges pour ne pas avoir à les croiser. J’ai également défini la distance de confort à laquelle Marty ne déclenchait pas, elle s’élevait à environ 50 mètres à l’époque. 

La règle lorsqu’on souhaite aider un chien « réactif » est de lui permettre de ne plus avoir à déclencher. Chez Marty « déclencher » signifie avoir une fixité de regard sur le véhicule puis courir vers l’avant du véhicule et tirer en laisse, aboyer, grogner, sauter, couiner. 

Un travail sur ma compréhension de son langage corporel a été mis en place en parallèle et j’ai appris à déceler les premiers signaux préalables à la réaction de Marty. A partir de là j’ai grandement effectué un arrangement d’antécédents et utilisé le renforcement positif. C’est-à-dire que j’ai supprimé l’accès aux voitures en utilisant une longe et j’ai pris la décision de récompenser Marty lors de croisements de voiture s’il proposait de regarder vers les véhicules lorsqu’on en avait à vue. J’ai utilisé le principe du clicker training en instaurant plusieurs marqueurs verbaux : le fameux “Yes” et le “cherche” . 

Aujourd’hui Marty est capable d’effectuer un « relax » sans que j’ai à le lui demander à 10 mètres de routes passantes et arrive à ne pas déclencher à chaque croisement de voiture : on a encore des loupés car la vraie vie ne peut pas toujours être anticipée mais c’est déjà énorme de se dire que nous avons fait tout ce chemin ensemble ! 

En parallèle de cette thérapie comportementale, ayant conscience que Marty a réellement besoin d’avoir un « travail » qui lui permette de poursuivre des choses, j’ai débuté plusieurs sports canins en plus de notre tout premier amour : le canicross, nous débutons en treibball, en frisbee freestyle, en hoopers, et en hunting games. Il m’est difficile d’avoir le temps pour avancer dans toutes ces disciplines donc je fais au mieux et l’essentiel est que ces activités lui plaisent vraiment (sa préférée semble être le frisbee donc cette année nous avons deux stages de prévus ensemble pour progresser dans la bonne direction !) 

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Je tiens à remercier mes formateurs de la team Canidélite et plus particulièrement Hélène qui avait pris le temps de réfléchir avec moi à ce qui était possible de faire tout en respectant mon chien, ainsi que Lisa Longo d’abord pour les contenus incroyables qu’elle rédige dans ses cours « Analyse et Modification Comportementale » et « Face à l’Environnement » sur Muzo+ que j’ai eu l’occasion de suivre en auditeur libre, mais également pour sa relecture très précieuse. 

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  1. Merci pour ce joli témoignage et la vidéo de la séance d’entraînement.
    J’ai moi-même sursauté au passage du camion..? il est vrai que ce sont nos animaux les plus difficiles qui nous font le plus grandir et progresser . BRAVO !