J’ai choisi de faire partager ma vie, mon quotidien à un nouveau chien.
Pour cela, j’ai fait le point sur mon rythme de vie, mes activités, mes envies, mes besoins, mes attentes. Je me suis aussi informée sur la race, sur un élevage. J’ai également vérifié être en capacité de répondre à ses besoins, et d’anticiper les situations imprévues dans la le cas où je serais dans l’incapacité de m’en occuper.
Le long chemin de la réflexion commence
La naissance d’une idée
Lorsque ma chienne Pouillou a été malade (cf l’article “ma vie avec un chien senior malade”) j’ai eu quelques jours bien sombres à l’annonce du diagnostic et du pronostic. Il n’était alors pas envisageable pour moi de revivre une expérience passée : me retrouver avec une maison vide, sans un chien à sortir quotidiennement qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige.
J’avais alors contacté une amie éleveuse d’une race que j’avais déjà sélectionnée pour savoir si elle avait une portée. La vie est parfois bien faite : sa chienne avait sa première portée. Seulement il n’y avait qu’un seul chiot qui malheureusement n’a pas survécu.
Aujourd’hui, après réflexion, c’était bien mieux pour Pouillou, qui était malade, d’être seule. Je pouvais alors lui offrir toute mon attention, mon énergie, et elle n’avait pas un quotidien perturbé par de l’agitation juvénile.
Les mois ont passé, Pouillou, contre toute attente, s’est remise progressivement et est aujourd’hui en pleine forme, avec ses 12 années dans les pattes.
Un projet qui pourrait se réaliser
Début avril, mon amie m’annonce la naissance d’adorables poilus…. J’ai alors ressorti cette petite idée qui couvait dans un coin de ma tête, pour me demander si c’était vraiment le moment.
Commence alors une grande réflexion !
La vie avec 2 chiens n’a jamais été un projet pour moi. J’ai partagé 12 ans avec Pouillou en tête à tête.
Vais-je avoir assez de temps pour l’une, pour l’autre, pour les 2 ? Vais-je avoir assez d’énergie pour m’occuper d’un chiot et veiller sur ma “sénior”, pour préserver les rythmes de chacune, les activités de chacune ? Vont-elles se supporter et idéalement s’entendre ? Ai-je la place pour des espaces séparés ? Ai-je des solutions si cela ne devait pas fonctionner entre elles ?
Imposer un colocataire n’est pas chose aisée. Pouillou aurait le droit de trouver ce changement tout à fait inapproprié pour elle, et ce nouvel individu trop présent, vif, brusque, avec un tempérament qui ne lui plait pas…
Je ne saurai jamais ce que pense Pouillou et ne peux donc prendre une décision qu’en fonction d’arguments me concernant. Évidemment je resterai vigilante, à l’écoute de leur entente et je vais anticiper au cas où cela ne se passerait pas bien. J’ai été totalement transparente sur mes inquiétudes avec mon amie éleveuse.
Je recentre alors ma réflexion sur :
- Mon désir profond, ma vie actuelle, mon quotidien : Quelle est ma journée type ? Quelle est l’amplitude horaire où Pouillou reste seule ? (Les chiens sont des animaux sociaux et ne sont pas faits pour rester de longues heures seuls),
- Mes projets personnels, mon évolution potentielle à court et moyen terme,
- Ma forme physique, mon état de santé général : Suis-je assez en forme pour de longues balades, des parties de jeux, monter – descendre les escaliers fréquemment, surmonter des réveils nocturnes, porter un chien en cas de besoin, le gérer s’il tire en laisse…, ai-je dans mon entourage des solutions de soutien, d’accompagnement en cas de nécessité,
- Mon environnement de vie : Je suis en milieu semi-urbain avec un accès facile à la forêt, aux champs. Dans l’environnement direct, je croise des voitures, des vélos, des enfants, des joggeurs, des chevaux, des chiens, des chats et potentiellement des sangliers, des écureuils, des lapins, des chevreuils… Peut-être serait-il alors judicieux de m’orienter vers une race qui n’a pas de sélection pour gérer le mouvement, ou être vigilante sur cet aspect.
- Je vis en appartement sans ascenseur : je dois donc anticiper de pouvoir porter mon chien quand il sera chiot pour ne pas trop solliciter son corps en croissance, mais aussi en cas de problème de santé ou lorsqu’il sera senior.
- Je reçois peu de monde chez moi, si je choisis une race quelque peu protectrice et gardienne ce n’est pas vraiment un problème.
- Mes déplacements sont essentiellement pour des formations-stages canins ou mes vacances que j’organise en général avec ma chienne, mais j’ai quelques adresses si je dois la faire garder occasionnellement.
- Les chiens déjà présents dans le foyer (sexe, âge, tempérament, activités, état physique, cognitif…) : le week end je partage mon quotidien avec un berger hollandais plein de fougue et d’énergie et qui a beaucoup de mal à gérer le mouvement. Par conséquent, il faudra très certainement gérer avec beaucoup d’attention cette cohabitation au départ, en séparant avec des parcs notamment lors de nos absences.
- Sans oublier l’aspect financier : serai-je en mesure de répondre au quotidien et aux imprévus pour nourrir, choyer, soigner cette petite boule de poils ?
Dernier point et pas des moindre :
- Prendre un chiot n’est pas de tout repos, loin de là !
Les premiers mois seront sportifs et demanderont une vigilance permanente, ainsi qu’une patience sans limite (enseigner c’est répéter) : l’apprentissage de la propreté, le guider dans ses interactions avec les congénères, les humains, les autres animaux, l’aider à s’adapter à son milieu de vie… Cependant, je suivrai son évolution au jour le jour, et tisserai un lien très fort dès le plus jeune âge. Ce chiot ne sera pas totalement une page blanche. Il sera un être vivant déjà marqué par de nombreux facteurs qui auront un impact sur ce qu’il va devenir : sa génétique, l’état émotionnel et de santé de la mère pendant la gestation, le milieu de naissance et d’évolution de ses premières semaines, ses expériences vécues à l’élevage…
Ce petit être sera en pleine évolution avec des chamboulements hormonaux qui font que je vais devoir m’adapter pendant tous ces mois de construction.
Prendre un chien adulte, avec un caractère déjà établi peut-être plus “reposant” s’il est bien choisi, j’aurai alors une meilleure idée de son tempérament. Cependant, il aura son passif, ses expériences et il faudra l’accepter ainsi et peut-être envisager un accompagnement pour modifier certains comportements. Ce chien adulte pourrait être un beau geste pour le sortir d’un refuge, ou choisir un chien réformé d’élevage ou encore un chien dont l’humain ne peut plus s’occuper.
Le choix (ou plutôt confirmation) de la race
Après avoir fait le point sur ma vie, mes expériences passées avec différents chiens, j’ai identifié certains points qui étaient importants pour moi.
Tout d’abord, je suis moins active que dans ma jeunesse. Cependant, c’est un besoin pour moi de sortir tous les jours et faire des balades. J’aime partager mon quotidien avec mon chien, faire des activités avec lui et pour lui. J’aime le voir s’épanouir en faisant sa vie lors des sorties ou dans notre quotidien. J’aime apprendre et enseigner et donc participer à des stages divers pour découvrir et proposer de nouvelles choses à mon chien.
Ce que je vois alors, c’est un chien énergique, motivé pour partager des choses avec l’humain tout en étant capable d’autonomie, d’indépendance. Un chien qui aime aussi se prélasser dans le canapé.
J’aime les chiens vifs et doux, joviaux et avec un caractère quelque peu marqué.
Un critère important pour moi, est de pouvoir porter mon chien s’il devait lui arriver quelque chose lors d’une balade par exemple.
Pour avoir eu des chiens à poils courts ou longs par le passé, je ne souhaite plus avoir un chien avec des poils qui se piquent dans tous les tissus, ou des touffes de poils qui jonchent mon sol surtout en période de mue. Pouillou est une Jack Russel à poils durs et c’est quelque chose qui me convient très bien. Cela demande un entretien important, même sans vouloir rester dans l’esthétique standard de la race, il faut en avoir conscience et soit se former pour le faire soi-même, soit prévoir le budget pour le toilettage fréquent.
Je me suis aussi intéressée au plan santé (même si évidemment on ne peut pas tout prévoir). Certaines races sont malheureusement connues pour avoir des prédispositions pour certaines maladies. Si l’élevage ne se sent pas concerné par certaines réglementations, obligations, ou qu’il n’est pas vigilant sur les pathologies de ses reproducteurs alors cela peut être vraiment préjudiciable pour les individus à venir. Être attentif à la sélection des générations précédentes sur le plan du pédigrée mais aussi sur la stabilité comportementale, émotionnelle et sur la santé des parents, grands-parents… sera la base essentielle pour des futurs chiens bien dans leurs pattes.
Ajoutons à cela l’environnement de vie de la maman et son état émotionnel lors de toute la gestation et évidemment les premières semaines de vie de sa progéniture : un accompagnement minutieux, de qualité dans une ambiance sécure pour favoriser chaque étape du développement des petits.
J’avais côtoyé à plusieurs reprises les chiens de mon amie (et pas que les siens) : des schnauzers nains et j’ai toujours bien aimé ce profil de chien, qui semble correspondre assez bien à mes divers critères. Je me suis donc intéressée particulièrement à cette race.
Enfin, que ce soit pour mes chevaux ou mes chiens, j’ai toujours eu une préférence pour les femelles. Pour quelle raison ? Il faut bien se décider pour l’un ou l’autre.
Validation du choix de l’élevage
Si je me décide à adopter, je le ferai chez mon amie. Je connais les chiennes et aussi le mâle. Je connais son travail, sa vision, son implication, son engagement, son lieu de vie.
Elle aussi me connaît : mon mode de vie, mes habitudes, ma relation avec ma chienne et me conforte dans mon choix pour cette race…
Je considère mon âge et me dit que ce sera peut-être bien le dernier chiot que je serai en mesure de gérer, alors choisissons cette nouvelle aventure !
Je lui pose de nombreuses questions afin de compléter mes connaissances. Je la questionne aussi sur les parents de la portée ainsi que la lignée, sur les tests de santé obligatoires et indispensables pour la race, ainsi que des points un peu plus spécifiques sur les tempéraments des parents.
En parallèle, je me renseigne auprès d’autres éleveurs sur l’origine de la race (mais d’une autre robe) afin d’avoir un éventuel autre point de vue et compléter toutes les informations que j’avais récoltées, pour prendre ma décision avec un maximum d’éléments. Je m’inscris aussi sur différents groupes, forums d’humains partageant leur vie avec un (des) schnauzer(s) nain(s) afin d’avoir une vue d’ensemble : leur mode de vie, leurs activités, tous les points positifs voire élogieux qu’ils relatent sur la race mais aussi les écueils qu’ils peuvent essuyer.
Pour la suite de ma réflexion, j’ai interrogé mon amie sur ce qu’elle mettait en place avec les chiots jusqu’à leur départ : mode de vie (dans la maison, en box, …), avec les parents, juste la maman, découverte d’objets divers, découverte de la vie du quotidien (bruits courants d’un foyer), découverte d’humains différents (enfants, adultes, hommes, femmes…), rencontre avec d’autres espèces, trajets en voiture, type d’alimentation des parents, croquettes données aux chiots, sorties en extérieur, début de marche en laisse…

Enfin, pour parfaire ma réflexion, je contacte plusieurs personnes de mon entourage vivant en foyer multi chiens afin d’avoir leur retour : les points positifs ou négatifs, ce à quoi je devrai être vigilante…
Ma décision est prise, je me lance !
le choix du chiot
2 petites femelles font partie de la portée. Je fais confiance à mon amie éleveuse qui saura définir le profil qui sera le plus adapté à mon foyer. Je suis allée les rencontrer à leurs 6 semaines. J’ai passé 2h avec les chiots (la maman, le papa, la grand mère également) où j’ai pu observer leurs interactions, leurs activités, leur énergie et leur attitude face à ma présence. J’ai confirmé l’indication de mon amie. J’en profite pour donner un morceau de vetbed (tapis doux et épais) qui prendra l’odeur de toute la famille et que je récupérerai en venant chercher la puce.

Préparation – Organisation
Maintenant que la décision est actée et que la date de l’arrivée de la miss est fixée, le compte à rebours démarre !
Une multitude de choses sont à faire avant cette date car, ensuite, mon quotidien sera rythmé par cette petite boule de poils. Rangement, aménagement de l’environnement de vie : supprimer les tapis, des fils électriques, des plantes, rendre le moins de choses possibles accessibles, prévoir un parc, un (des) panier(s), installer la caméra afin de suivre les activités de la miss pendant mes moments d’absence…
J’ai fait une petite sélection de musiques relaxantes qui pourraient m’être utiles avant d’aller se coucher par exemple.

Évidemment j’ai craqué et complété la collection de peluches, jouets divers :
- d’interaction (ceux que j’utiliserai pour jouer avec elle) et
- d’occupation (ceux qu’elle aura à disposition pour s’occuper si elle en a envie). Les matières, les formes sont diverses.

J’ai reçu quelques mastications naturelles à lui proposer, ainsi que des friandises diverses pour lui faire découvrir des goûts, des textures, que je pourrai utiliser à de nombreuses occasions : notamment lors des comportements qu’elle pourrait me proposer et que je souhaiterais vouloir voir se reproduire. Tapis de léchage, balle de fouille et tapis de repas sont prêts également.

Comme la demoiselle arrivera au début de l’été, il faudra aussi s’équiper pour les fortes chaleurs possibles : tapis rafraîchissant, serviette rafraîchissante (plus facile que de prendre un T-shirt ou un manteau sans avoir la bonne taille et qui sera vite trop petit), ventilateur, et aussi pare soleil pour la voiture, couverture en aluminium thermique pour la voiture.
Je prépare également tout le matériel nécessaire au toilettage.
Afin de mettre toutes les chances de notre côté, j’envisage un spray apaisant dans la voiture, ainsi qu’un collier.
Je me suis penchée sur le choix de la future alimentation afin de pouvoir organiser la transition.
J’avais investi pour ma chienne Pouillou, lorsqu’elle était malade, dans une marche pour aider à monter et descendre du canapé et/ou du lit, ainsi que dans des couvertures imperméables pour protéger le canapé et/ou le lit, que je vais donc pouvoir remettre en circulation.


J’ai disposé au sol des dalles anti-dérapantes pour limiter les glissades du chiot bien énervé notamment lors de zoomies, (épisodes soudains et passagers d’activation comportementale frénétique d’un animal, notamment d’un animal domestique qui se met à courir en rond).
Comme Pouillou est une chienne de petite taille, j’ai déjà un stock de laisse-longe fines en biothane avec des petits mousquetons très légers. J’ai acheté un harnais à sa taille.
J’ai prévu des antiparasitaires adaptés à son âge et particulièrement pour les phlébotomes en prévision de mes vacances dans le sud de la France cet été : Même si je devais me décider à vacciner contre la leschmaniose, celui-ci ne pourra être fait qu’à partir de ses 6 mois.

J’ai commandé et reçu le parc à chiot et la barrière bébé qui pourront me servir pour la séparer de Pouillou si nécessaire : lui ménager des moments pour souffler si la petite était trop insistante, turbulente, et pour canaliser un peu l’énergie de la mini si besoin afin de la faire baisser en pression et l’amener vers le repos après une montée en excitation par exemple. Je serai à proximité et lui proposerai alors de la mastication, du léchage, des massages, de la musique relaxante… L’idée est de l’accompagner et lui montrer le chemin et non de la laisser livrée à elle-même pour trouver des solutions au risque que celles-ci ne soient pas judicieuses.

Tout cela pourra aussi être un outil d’introduction à la solitude éventuellement : progressivement elle ne pourra pas me rejoindre mais je serai à vue puis je pourrai m’éloigner et disparaître du champ de vision. Cela permet de délimiter un espace, suffisamment grand, où elle pourra se déplacer, jouer, dormir, avec de l’eau à volonté. Je pourrai aussi l’y nourrir afin qu’elle soit à distance de Pouillou : chacune pourra alors manger tranquillement.

J’installerai la caisse de transport également dans le salon (nouvelle déco au top pendant quelques mois !) afin de familiariser la petite à cet espace confiné en prévision de l’utiliser lors de stages par exemple et de l’habituer à la caisse de transport en voiture ou des cages en cas d’hospitalisation par exemple.
J’ai aussi acheté un sac bandoulière en tissu afin de la porter lors de sorties qui pourraient être trop longues ou pour la familiariser avec un peu plus de sécurité avant tous ses rappels de vaccins. Lui permettre également de voir, sentir, entendre dans différents environnements avec parcimonie, distance suffisante en respectant son état émotionnel.

L’attente
Il me semble avoir à peu près tout préparé, certaines choses me viendront peut-être dans les derniers jours, maintenant j’oscille entre impatience, joie mais aussi stress et doutes. Je me suis préparée autant que je peux, je n’ai plus trop la main sur la suite, il va falloir laisser un peu de place à la vie tout en restant responsable et vigilante.
J’ai essayé de mettre toutes les chances de mon côté en choisissant avec soin la race, l’élevage, en réfléchissant longuement à ce que j’étais en mesure de proposer, de faire aujourd’hui et en essayant d’anticiper au maximum ma vie de demain et de prévoir des solutions pour les cas où.
J’ai tenté d’imaginer toutes les situations.





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