Ma vie avec un chien senior malade

chien dehors
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Ma vie avec Pouillou

Excitation, joie, euphorie et un peu d’appréhension : voilà quelques qualificatifs lorsque l’on va accueillir notre nouveau compagnon. Celui avec lequel on espère partager tant d’aventures, de moments intenses, forts en émotions. Sera-t-on à la hauteur ? Saura-t-on le comprendre, l’écouter, répondre correctement à ses besoins ? Et, ce petit être, répondra-t-il à toutes nos attentes ? (bien souvent trop élevées) là où on devrait juste accueillir, découvrir, accepter, s’adapter… sans pression. Puis la grande aventure commence, avec les bons moments, parfois les doutes, les remises en question, mais surtout les joies ! 

La fougue, l’énergie, la souplesse, la vivacité… tant de caractéristiques pour ce petit être poilu.
Puis le temps défile… le poids des ans se fait sentir, le corps fatigue.
En raison de la maladie ou simplement des effets du temps, on doit apprivoiser ce nouvel être, on doit constater, accepter, appréhender, s’adapter à nouveau… 

chien dehors

Aujourd’hui Pouillou a 11 ans. Nous partageons notre quotidien depuis ses 4 mois. C’est une petite chienne pleine de vie, au tempérament plutôt calme, précautionneuse et quelque peu timide. Notre vie est rythmée au quotidien : grandes balades, stages divers, activités telles que la détection sportive, le Dog Parkour. Merci à Marjorie Miltenberger pour la découverte de ces activités et son accompagnement dans notre progression !

Je n’avais aucune attente spécifique lorsque j’ai décidé de partager ma vie avec Pouillou, si ce n’est celle d’avoir une compagne de vie. Grâce à elle, j’ai découvert le monde canin.
Lors de nos premières semaines partagées, j’ai fait appel à une éducatrice, aussi Docteur en éthologie, qui m’a fait entrevoir ce milieu si vaste, si riche, si passionnant : je n’ai plus voulu fermer cette porte. J’ai décidé de me former, de devenir à mon tour, éducatrice comportementaliste canin.  

Les premiers symptômes 

Un jour, Pouillou commence à avoir de la diarrhée, en tout cas des selles molles. J’attends 24H avant de contacter le vétérinaire. Comme cela perdure, je prends rendez-vous le lendemain. Commence alors un premier traitement par défaut pour une gastro-entérite.
Un bilan sanguin est également réalisé : on constate une chute importante de la vitamine B12 et des protéines.  

clinique vétérinaire

Quelques jours passent et Pouillou ne répond pas au traitement, on réalise alors une échographie abdominale pour pousser les investigations. Les images laissent apparaître une paroi épaissie et des signes inflammatoires. Pendant ce temps, les diarrhées continuent, ce ne sont plus des selles, mais des jets de liquide, et évidemment elle perd beaucoup de poids. On décide alors de la réalisation de biopsie sous gastro et coloscopie. Il fallait pour cela arrêter les corticoïdes quelques jours au préalable et organiser le rendez-vous pour l’endoscopie sous anesthésie générale. 

Le diagnostic 

Après plusieurs jours d’attente, je suis à la clinique et le vétérinaire s’approche de moi pour m’annoncer les résultats, avec un ton ampli de compassion.
La biopsie met en évidence une MICI (maladie inflammatoire chronique de l’intestin) et une lymphangiectasie (dilatation anormale et dysfonctionnement des vaisseaux lymphatiques), et il n’est pas très optimiste quant au devenir de Pouillou, pour lui le pronostic est plutôt très réservé.
Pour en savoir plus sur la MICI, je vous recommande l’article de ma consœur Aurélie Maillard “Et si mon chiot était malade”

Choc de l’annonce… J’éprouve évidemment une grande tristesse, mais aussi, je me sens quelque peu désemparée sur la gestion du quotidien, sur l’avenir. Je suis pleine de doutes, de stress : comment gérer, répondre au mieux aux besoins de ma chienne tout en assumant mes impératifs professionnels notamment.

J’ai rapidement pris contact avec l’éleveuse pour l’informer de la situation, même si le cas de ma chienne n’est pas génétique a priori, je souhaitais l’informer.
J’ai fait des recherches sur ces pathologies afin d’essayer d’en apprendre un peu plus, mais malheureusement ne trouve pas grand-chose comme information. Je contacte des nutritionnistes canins pour trouver de l’aide sur cet aspect puisqu’un élément essentiel pour accompagner ma chienne est l’aspect alimentaire.

> La base du traitement est diététique : Régime avec une digestibilité maximale afin de diminuer les résidus dans la lumière digestive.
J’avais toujours nourri Pouillou aux croquettes (consciencieusement sélectionnées) pour une certaine facilité. Me voilà contrainte de passer à la Ration Ménagère, mais adaptée à son régime alimentaire très restreint.
N’ayant pas de possibilité de stockage : je dois gérer les courses pour avoir toujours les ingrédients, les cuisiner pour 1 jour ou 2 grand maximum. Sa ration quotidienne doit être pesée et donnée de manière fractionnée en 3 voire idéalement 4 repas par jour. Une organisation à mettre en place sur les journées de travail.

> La suite du traitement est médicamenteuse. Le traitement est adapté en fonction de la réponse individuelle. En première intention, il est donc prescrit un antibiotique avec un immunosuppresseur et un anti inflammatoire (corticoïde).

Notre quotidien 

Les médicaments et leurs conséquences 

Nous voilà alors à gérer la prise des médicaments, matin et soir, espacés de 12H pour certains… et leurs effets secondaires pour d’autres ! Vive la cortisone. Pouillou devient alors accroc à la bouffe, se jette sur tout ce qu’elle trouve (alors qu’évidemment elle n’a le droit de ne rien manger en dehors de sa ration prescrite), réclame en permanence, hyperventile, consomme beaucoup plus d’eau et donc… évacue beaucoup plus !

Ce que j’ai mis en place 

Comme je suis en activité, je m’absente dans la journée, je ne peux donc répondre complètement à ses besoins et la sortir autant que cela est devenu nécessaire pour elle. Je me tourne alors vers la litière. Les puppy pads ont été une éventualité, cependant je trouvais cela moins pratique, et plus onéreux. OK ma chienne est “propre” depuis plus de 10 ans : elle sait se retenir et faire ses besoins dehors. Comment vais-je donc, maintenant, lui faire comprendre qu’elle peut se soulager à l’intérieur, quand elle en ressent le besoin et en utilisant, si possible, l’objet prévu à cet effet ?
Grâce aux divers activités que nous avons pratiquées et plus particulièrement à la détection sportive, j’avais instauré le pipi avant d’entrer sur la zone de recherche : j’emmenais Pouillou dans un coin, idéalement avec de l’herbe, où elle était susceptible de faire pipi et je lui suggérais “fais pipi”. Une fois la miction réalisée, et quelques mots de félicitations, nous pouvions entrer sur la zone de recherche. Fortes de ces expériences, j’ai donc présenté ce tapis d’herbe synthétique sur un bac récupérateur, à Pouillou en lui disant “pipi”…. Moment de solitude… Échanges de regards… Pouillou s’allonge et se roule avec délectation sur ce tapis !! Je n’insiste pas. 

pouillou litière

Je laisse ce nouveau tapis en place et continue mon nouveau quotidien rythmé de : travailler, faire les courses, faire à manger, donner en 4 repas, donner les médicaments (les bons aux bons moments), faire de très nombreuses sorties pipi jour et nuit… parfois aussi changer les draps dans la nuit : Pouillou dort avec moi et peut faire des incontinences. Seulement, ce n’est pas systématique.
J’achète alors des couches pour les nuits. Bon, d’abord il m’aura fallu quelques essais (peu convaincants) pour réussir à ajuster convenablement cet accessoire si tendance ! Mais je ne vivais pas très bien le fait de lui laisser cela sur les fesses toute la nuit, j’ai donc préféré opter pour une couverture imperméable (enfin 2 !) pour le lit. Plus besoin de porter la couette chez le teinturier tous les 3 jours…

couche
draps

Et là, lors de ma nouvelle absence : Surprise ! Le bac a rempli son office ! Nouvelle tâche du quotidien : nettoyer la litière. Je continue à maintenir les sorties de manière très fréquente : la litière ne doit servir que lors de mes absences afin que Pouillou n’éprouve pas de stress à vouloir se retenir. C’est un confort pour elle et non pour moi.

litière

L’activité physique 

Les balades sont plus nombreuses mais aussi plus courtes ou surtout plus statiques : Pouillou n’absorbe plus les protéines, elle maigrit. (Quasi ⅓ de son poids en moins de 3 mois). Elle n’a donc plus trop d’énergie et peut-être des douleurs abdominales. Elle préfère se poser et observer, mais n’a pas vraiment envie de rentrer. Alors j’apprends aussi à me poser (rester debout) et observer, écouter, attendre… 

pouillou se pose dehors
escaliers en mousse

Une réflexion s’est ouverte sur l’utilisation d’une poussette ou d’un sac à dos, mais pourquoi ? Pour parcourir plus de distance. Est-ce réellement son besoin ? le mien ?
Aujourd’hui, son envie est de se poser dans l’herbe et d’observer, alors… mais l’idée reste là et tout pourra évoluer en fonction de ses envies, et si je devais en trouver la nécessité. En tous cas, j’ai déjà fait une petite étude de marché. 

Les effets de la perte de poids 

Un autre effet de cette perte de poids, c’est la fonte musculaire et l’affaiblissement. Je porte Pouillou dans les escaliers. Elle a toujours eu accès au canapé et au lit. Seulement dans son état, il est devenu impossible pour elle d’y monter. Ne voulant pas la priver de cette envie, j’ai investi dans un petit escalier en mousse afin de lui rendre l’accès possible. 

L’évolution 

Puis l’état de Pouillou, après avoir été stable quelques semaines, se dégrade. Les analyses ne sont pas bonnes, le foie ne supporte plus les corticoïdes (même en gélule pour une action plus locale). On change alors le traitement : antibiotique et un autre immunosuppresseur et on stoppe les anti inflammatoires. Les effets de la cortisone disparaissent. Je range couches, litières et alèses ! Le quotidien et surtout les nuits sont plus calmes, la fatigue est moins importante. Le moral remonte. Quelques jours de répit… avant un nouveau symptôme : régulièrement, les fins de nuit, Pouillou s’agite et vomit.
Heureusement, on peut trouver un traitement pour aider Pouillou et gérer ce symptôme, les nuits se calment à nouveau. 

Les jours, semaines, mois passent : du plus, du bonus. On profite, on s’adapte, on change nos habitudes, on accompagne, on guette, on stresse, on fatigue mais on partage toujours de bons moments. Le plus difficile : se sentir impuissant, et la gestion de l’émotionnel, de cet ascenseur incessant : des hauts, des bas, des mieux, des rechutes.

Les vacances 

Évidemment tout cela se déroule à l’approche des vacances estivales ! Voilà une nouvelle charge mentale, une nouvelle inquiétude. Depuis 3 mois, ma vie (et surtout celle de Pouillou) est faite de rebondissements et de rendez-vous fréquents chez le vétérinaire (oui je vous ai fait grâce de l’épisode sang dans les urines, qui finalement n’était qu’une infection urinaire), alors l’idée de m’éloigner et de devoir gérer tout ce quotidien, ailleurs… quelle angoisse ! Mais bon, après tout, il faut continuer à vivre ! Je pars avec l’historique (mail rédigé par le véto) si besoin d’une visite d’urgence chez un autre vétérinaire, les croquettes qui vont bien, pour compléter la ration ménagère, le traitement médicamenteux, les divers 

traitements symptomatiques et m’organise pour arriver un jour où je peux aller faire des courses et faire cuire son repas en arrivant.
Pouillou semble contente du changement d’environnement. C’est un lieu bien connu où elle vient 2 fois par an. Les longues balades ne sont plus possibles, d’autant qu’il fait très chaud.
Je remarque aussi que dès qu’on s’éloigne un peu de son périmètre dans lequel elle a défini se sentir bien, alors elle n’est plus à l’aise. Elle marche lentement, tête basse et queue horizontale voire basse, elle sursaute au moindre bruit soudain et demande assez rapidement à rentrer. J’avais commencé l’adaptation au Thundershirt, que j’ai donc continuée et utilisé, en plus de compléments pour apaiser quand il y avait besoin.

pouillou qui se repose

Les vacances seront tout de même agréables et profitables.
Pouillou est stable et on retrouve notre quotidien. Le bilan de rentrée est plutôt positif, on trouve une croquette qui semble adaptée et va soulager mon quotidien, on décide de réduire la fréquence des repas et de diminuer progressivement l’immunosuppresseur avec un contrôle tous les mois. 

Aujourd’hui 

Pouillou a repris son poids de forme, son énergie habituelle, son envie de balade, et plaisir aux activités de flair !
Évidemment je suis devenue hyper vigilante, et susceptible de m’alerter au moindre signe, je l’observe comme le lait sur le feu, je dois encore apprendre à relativiser. 

pouillou chez le vétérinaire

Nous avons des contrôles vétérinaires tous les mois pour surveiller l’évolution et adapter le traitement, même si évidemment au moindre signe je prends rendez-vous. Je remercie d’ailleurs vivement l’équipe vétérinaire qui nous accompagne, nous soutient et se rend disponible en cas de besoin. En complément, Pouillou est suivie en ostéopathie. 

On a tous conscience que rien n’est à durée indéterminée, on sait tous qu’ils ne sont que de passage à nos côtés, on veut tous que ça dure le plus longtemps possible, le mieux possible. Mais pour une raison obscure on n’en a encore plus conscience quand on a eu un avertissement. On a tous, être vivant, une épée au-dessus de nos têtes, mais quand l’épée nous a effleuré alors seulement on veut profiter pleinement.

Partager sa vie avec un chiot apporte son lot de joies, d’organisation, d’adaptation, de chamboulement, de fatigue… Le temps va faire son œuvre, les apprentissages également et on va bientôt profiter ensemble !
Puis les années passent et une nouvelle phase de vie s’installe, il faudra être présent pour soulager notre ami s’il en a besoin et l’accompagner à son rythme. Le vieillissement est un processus naturel qui mérite d’être compris pour mieux accompagner votre chien dans cette nouvelle phase de vie, je vous recommande le webinaire « Comprendre et prendre soin du chien senior – Episode 1 ».

Et si la maladie fait son apparition alors on sera attentifs, empathiques et bienveillants.
Malgré tout, c’est juste un bonheur d’une vie riche, si courte soit elle, pleine d’enseignements, de découvertes et qui ne laisse derrière elle que de bons souvenirs.
Nous aurons la pleine satisfaction d’avoir partagé la vie de ce petit poilu plein d’amour !
Et nous l’accompagnerons dans toute cette aventure commune, au mieux de ce que nous pourrons, parce que nous ferons de notre mieux.
Alors profitons de chaque instant. 

Merci Pouillou pour tout ce que tu me fais vivre !

chloé et pouillou

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