Vous avez décidé de vous lancer dans l’analyse vidéo de vos séances d’entrainement. Mais avec quoi filmer ? Il y a-t’il un matériel spécifique à avoir ? Voici quelques conseils pour débuter sans se ruiner…
La première étape est de faire le point du matériel que vous avez… Il est inutile de commencer à faire des dépenses si ce n’est pas nécessaire.
Pour filmer votre travail vous aurez besoin :
- d’un appareil de prise de vue ;
- d’un pied photo ou d’un support pour le poser (ou de quelqu’un pour le tenir) ;
- et éventuellement de quelques petits accessoires, qui ne sont pas obligatoires, mais qui peuvent vous faciliter la vie si vous travaillez seul(e)s. Nous détaillerons un peu plus loin.
Bien sûr vous pouvez être équipés comme un professionnel et avoir une équipe de tournage autour de vous, mais c’est rarement le cas. Et puis tout le monde n’a pas le budget pour s’offrir ce genre de choses !
C’est pourquoi nous allons vous proposer une sélection du matériel le plus simple est le plus adapté à l’enregistrement de vos séances… Et idéalement pour un budget raisonnable.
Les appareils de prise de vue (caméra) les plus pratiques.
Votre téléphone portable ou smartphone
C’est l’option souvent choisie car tout le monde a maintenant un smartphone à sa disposition. Il suffit de le sortir de votre poche et le tour est joué !
Suivant le modèle que vous avez, vous pourrez faire d’excellentes vidéos, ou au minimum des vidéos tout à fait acceptables pour un usage quotidien, sans investir dans un appareil de prise de vue supplémentaire. J’ai par exemple un vieil iPhone poussif et qui ne dispose que de très peu d’options, mais il est tout à fait suffisant pour enregistrer à la volée les séquences qui me paraissent importantes.
Avantages :
- Vous l’avez en général toujours sur vous donc cela ne changera pas grand-chose à vos habitudes.
- La plupart des modèles sont maintenant équipés pour filmer avec un grand nombre d’images par seconde (120 FPS ou plus), ce qui permet d’obtenir des séquences au ralenti plutôt correctes, pour voir des mouvements particuliers.
- L’écran vous permet de visionner immédiatement votre séquence et de corriger votre travail au fur et à mesure (technique, timing, conduite…). Et si vous ne souhaitez pas conserver la vidéo, vous pouvez la visionner et la supprimer immédiatement de façon extrêmement simple.
Inconvénients :
- Si vous avez comme moi un vieux téléphone, très limité en terme de mémoire, vous pouvez arriver à saturer rapidement votre appareil si vous faites des séquences trop longues, ou si vous ne les effacez pas au fur et à mesure. Il n’y a rien de plus désagréable que de commencer à filmer une séquence de travail, et de s’apercevoir que le film s’arrête, faute de place, pile au moment que vous vouliez immortaliser !
- Il n’y a généralement pas de zoom, à part un zoom numérique qui doit être activé directement par l’utilisateur avant ou pendant la prise de vue si quelqu’un tient votre téléphone. Cela veut dire que vous allez perdre en résolution si vous zoomez (sauf si vous avez un modèle super récent/performant). La superbe action au bout du terrain risque d’être pixelisée… c’est dommage ! La mise au point peut également être assez aléatoire si on zoome en cours d’enregistrement.
- L’angle de champ en vidéo (ce que « voit » la caméra) est parfois plus étroit que celui que vous avez à disposition lors ce que vous prenez une photo. C’est un coup à se retrouver rapidement hors cadre si vous filmez de près. Si vous vous trouvez confrontés à ce genre de problème de façon récurrente, et que vous n’avez pas un smartphone qui a plusieurs objectifs (Iphone X etc…), sachez qu’il existe de petits objectifs à clipser sur votre téléphone, qui vous permettent d’un coup d’obtenir un grand-angle, et sans casser la tirelire de façon exagérée.
- À moins d’avoir un modèle très récent (et souvent coûteux) les smartphones ne bénéficient pas d’un système de stabilisation très performant. Ce qui veut dire que si vous bougez, vos images risquent d’en pâtir. N’imaginez donc pas courir après votre chien pour filmer son mouvement au ralenti, sauf si vous êtes fan du flou artistique.
- Si votre appareil vous a coûté un bras, vous n’aurez peut-être pas envie de les sortir dehors, dans toutes les conditions que l’on peut rencontrer lorsqu’on travaille avec un animal. Même si certains modèles sont maintenant prévus pour pouvoir fonctionner sous la pluie, on n’a pas forcément envie de risquer la chute dans la boue avec le téléphone dernier cri, que votre famille vous a offert à Noël. Ou tout simplement vous n’aurez pas envie de mettre dans la poche de votre manteau « de chien », coincé entre vos clés de voiture, un clicker, votre laisse de secours, et des miettes de croquettes moisies. Les coques tout-terrain (types « survivor ») sont une excellente solution si les poches de vos vestes ressemblent aux miennes.
Et pour les tablettes ? Et bien vous pouvez également les utiliser, de la même façon que votre smartphone. C’est juste plus gros. A noter quand même que la qualité d’image est sensiblement moindre, et qu’il y a rarement la possibilité de filmer les ralentis à plus de 60FPS.
Les GoPro et caméras d’action
Il en existe pour tous les goûts et pour tous les budgets, même si nous n’avons pas nous voiler la face, la qualité a un prix. La bonne nouvelle c’est que comme elles sont très répandues, il est possible d’en trouver facilement d’occasion.
Pour ma part je suis une adepte de la GoPro, mais il existe bien d’autres marques qui ont aussi leurs adeptes (DJI…).
Avantages :
- Vraiment tout-terrain, et conçues pour un usage en extérieur sur des activités en mouvement, au cœur de l’action. Même sans coque, la plupart sont prévues pour fonctionner sous la pluie ou prendre des petits chocs.
- Si les modèles les plus récents permettent des images avec des ralentis de très bonne qualité (240 FPS), la plupart des modèles de base permettent déjà de travailler à 120 images/seconde avec une qualité d’image tout à fait suffisante (720 dpi ou 1080 dpi).
- À partir de la GoPro 7, le système de stabilisation intégré vaut largement un stabilisateur de plusieurs centaines d’euros. Vous pouvez donc courir avec votre chien, et avoir une image exploitable (si, si, promis !). Parfait si vous voulez filmer en restant en mouvement.
- Vous pouvez contrôler votre GoPro à distance, soit avec la télécommande, soit avec votre téléphone (avec report d’écran) même avec des modèles assez ancien (GoPro3…). La fonction report d’écran sur votre téléphone vous permet de vérifier le cadrage sans avoir à revenir systématiquement derrière l’objectif. Pratique pour éviter de vous déplacer pour lancer, arrêter, changer de mode, tout en voyant en temps réel ce que filme votre caméra !
Inconvénients :
- L’absence de zoom est parfois limitante si vous voulez filmer une scène de loin… N’imaginez pas voir un détail sur une vidéo prise à 20 mètres !
- La durée des batteries est parfois courte, notamment par temps froid. Une batterie supplémentaire vous permettra de pouvoir filmer plus longtemps si vous passez la journée en stage.
- La déformation sur les bords (effet FishEye bien connu des utilisateurs de GoPro), peut-être gênante si vous souhaitez des images très précises de certains mouvements qui étaient en limite de champ. Il est toujours possible de choisir un mode différent, avec un cadrage plus resserré, mais cela est parfois au détriment du nombre d’images par seconde suivant les modèles.
- L’écran minuscule qui ne permet pas de bien voir la vidéo directement sur la caméra juste après l’enregistrement. Il est plus pratique de visionner les images sur le PC après coup (ou sur votre smartphone grâce à l’application dédiée).
Et si j’ai un appareil photo reflex ?
Si vous avez ça sous la main, vous pourrez tout à fait filmer avec, bien évidemment ! Et si vous savez vous en servir correctement, vous aurez probablement des images magnifiques. Vous pourrez également varier les objectifs, pour vous adapter à la plupart des situations. Maintenant, l’inconvénient majeur de ce type de matériel est son encombrement. Sans compter le prix qui nous fait parfois hésiter à l’utiliser en extérieur quand le temps ne s’y prête pas.
Cela peut être très sympa si vous avez quelqu’un pour gérer l’appareil, et zoomer sur les mouvements intéressants. Mais si vous travaillez tout seul, ce n’est pas très pratique et vous risquez souvent d’être hors cadre si vous filmez un entraînement d’agility (même un objectif grand angle aura du mal à couvrir le terrain en entier). Il ne faudra pas non plus espérer voir des mouvements au ralenti, car sauf à avoir un matériel qui vous a coûté un rein, le nombre d’images par seconde est souvent limité à 60 FPS dans le meilleur des cas. Inutile donc d’espérer faire un arrêt sur image net d’un chien qui galope.
Le pied photo (ou trépied)
L’idéal reste quand même d’avoir quelqu’un pour vous tenir l’appareil de prise de vue, et le gérer de A à Z. Cela vous permet d’être vraiment à 100% disponible pour ce que vous êtes en train de faire, c’est-à-dire travailler avec votre chien, et ce n’est pas un luxe. Si vous êtes seuls, ou que personne ne veut se dévouer pour jouer les cameramen, vous aurez besoin d’un pied photo.
Le plus pratique est le plus adaptable à toutes les situations, sont les petits trépieds articulés type Gorilla Pods. Ils peuvent être accrochés assez facilement aux poteaux de clôture, aux chaises, à des branches, ou bien tout simplement posés sur un support stable. S’il y a bien un type de modèle que je peux vous conseiller, c’est celui-là. Il existe de nombreuses marques qui proposent ce genre de matériel, c’est facile à trouver sur Internet, et à partir de 20 €. Il n’est donc pas nécessaire de vendre votre deuxième rein pour vous l’offrir. Par contre, pensez à vous équiper d’un support spécifique pour votre smartphone si vous filmez avec (non, vous ne pouvez pas visser directement votre téléphone dessus…).
Sinon, n’importe quel trépied peut faire l’affaire, surtout si vous filmez en intérieur. Mais c’est assez encombrant, et parfois c’est juste la place qu’on a plus dans notre sac.
Les petits plus bien pratiques
Des objectifs grand angle pour filmer proche, des zooms pour filmer loin.
Si vous vous rendez compte que votre téléphone portable, ou votre tablette, ne propose pas de champ assez large pour pouvoir enregistrer votre séance de travail dans une pièce de la maison (on manque de recul), il n’est pas nécessaire d’en changer (ni de maison ni de téléphone !). Vous pouvez-vous équiper d’objectifs amovibles, à clipser sur votre téléphone, qui vous permettront de vous adapter à la situation comme avec un appareil photo classique. Souvent vendus en pack de trois objectifs différents (et hop, on règle le problème du zoom par la même occasion), cela vous demandera de débourser quand même une petite cinquantaine d’euros pour un matériel de qualité suffisante (par exemple chez Pixter).
Une télécommande pour éviter de perdre du temps et de l’énergie
Si vous filmez avec votre smartphone, vous pouvez trouver sur Internet des petites télécommandes Bluetooth qui déclencheront l’enregistrement à distance. Idéal pour ceux qui ne veulent pas avoir à éditer leurs vidéos, et à enlever les 10 ou 15 premières et dernières secondes qui ne filment que votre déplacement entre votre téléphone et la zone de travail. Ça coûte en général moins de dix euros, et c’est vraiment pratique.
Si vous filmez avec votre caméra d’action (GoPro), la télécommande est normalement comprise dans le pack de base. Sinon, comme déjà évoqué, suivant le modèle vous pouvez la piloter et donc déclencher l’enregistrement directement avec votre téléphone portable. Vous pouvez même utiliser la fonction de contrôle vocal sur les modèles qui en disposent. D’expérience, j’avoue, cela ne marche pas toujours très bien (surtout si vous êtes un peu loin ou qu’il y a du bruit autour) et cela diminue la durée de la batterie. À tout prendre, je vous conseille d’utiliser plutôt la télécommande ou le smartphone.
Et pour le Tracking ?
Il existe maintenant des systèmes qui permettent à votre caméra, ou à votre téléphone, de suivre vos mouvements et ainsi remplacer le collègue/conjoint/enfant/victime qui sert généralement de caméraman. C’est ça qu’on appelle le Tracking. Nous pouvons citer par exemple Pixio, Pivo ou certains stabilisateurs (Ronin, Zhiyun etc…) qui possèdent cette fonction.
Alors on va être clair, si vous voulez investir dans ce genre de matériel, j’espère qu’il vous reste quelques reins à vendre, pour un résultat pas forcément à la hauteur de vos espérances. Sauf à en avoir un usage professionnel, on peut se demander si cela vaut vraiment le coup de dépenser 800 euros pour avoir le suivi automatique du Pixio, par exemple. Pour être honnête, je n’ai pas testé, mon budget ne va pas jusque-là.
Plus accessible, mais aussi moins performant, le Pivo ne vous suivra que si vous ne faites pas de mouvements brusques et que vous ne sortez pas trop vite du cadre. Cela peut suffire pour certaines activités, et si vous êtes prêts à débourser 100 à 150 euros suivant le pack choisi.
Enfin, certains bons stabilisateurs vidéo (pour smartphone ou appareil photo) proposent une fonction tracking. Mais ne nous voilons pas la face, ce n’est pas leur usage premier, et il vous faudra maîtriser d’abord l’outil, avoir l’appareil de prise de vue compatible, et avoir plusieurs centaines d’euros à y investir. Pas spécialement adapté à notre usage, passez votre chemin sauf si vous avez vraiment besoin d’un stabilisateur pour faire des vidéos dans un autre cadre.
Cela vous coûtera moins cher de filer de l’argent de poche au fiston, à chaque fois qu’il voudra bien tenir la caméra.
Pour résumer…
Ne vous jetez pas immédiatement sur le matériel dernier cri… commencez à faire avec ce que vous avez, et dans la plupart des cas votre smartphone fera l’affaire (même un aussi vieux que le mien…). Cela vous permettra de vous faire la main, d’avoir quelque chose d’exploitable pour la majorité de vos sessions de travail, et de mieux cibler votre besoin en fonction des activités que vous pratiquez. Besion de slow-motion pour l’analyse d’un mouvement en fitness ? Grand angle pour voir la totalité de votre parcours d’agility ? Stabilisation pour filmer en cani-cross ? Besoin régulier ou de façon très ponctuelle ? Quel petit accessoire, cité dans cet article, peut compenser une éventuelle lacune et vous éviter d’acheter un nouvel appareil de prise de vue ?
Je vous laisse parcourir le récapitulatif, et je vous donne rendez-vous pour la prochaine étape… l’édition vidéo et les logiciels d’analyse !
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