C’est quoi les Hunting Games ?

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Si vous cherchez une activité ludique, facile à mettre en place, ouverte à absolument tous les chiens sans limite de capacité physique, et qui offre de nombreux bénéfices pour votre animal, alors les Hunting Games sont faits pour vous. Préparez-vous à faire chauffer la truffe !

Dans la grande famille des activités de flair, il existe de nombreuses possibilités. De la chasse, à la recherche de personnes, en passant par la détection, il y en a pour tous les goûts. Les Hunting Games font partie de ce qu’on appelle le « scentwork », ou autrement dit, des activités de détection sportive.

C’est quoi le Scentwork ?

Commençons par le commencement…

Vous connaissez sans doute tous ce que c’est que la détection opérationnelle : les chiens détecteurs de mines, les chiens de stupéfiant, les chiens de douane, les chiens de détection d’explosifs, ou même les chiens de détection médicale… L’objectif est d’identifier et/ou de rechercher des substances particulières dans un cadre utilitaire professionnel, avec des contraintes spécifiques (des vies peuvent être en jeu).

Dans les années 2000, une équipe de plusieurs conducteurs de chien de détection opérationnelle, passionnés par l’adaptation de cette pratique dans le civil, et convaincus du bénéfice que cela peut offrir à tous les chiens, commence à développer une version « grand public » des activités de détection. Ce fut la naissance du scentwork avec la première fédération de détection sportive américaine, la NACSW (National Association of Canine ScentWork), dédiée à la promotion de l’activité en tant que loisir, mais également à sa pratique en compétition.

Pour ceux qui sont déjà fana de ce genre d’activité, vous allez me dire : « mais… En fait, ce dont tu parles, ça ne serait pas du Nosework ?! ».

Tout à fait ! La simple différence entre les deux termes vient du fait que le mot « Nosework » (ou plus exactement « K9 Nosework ») a été déposée par la NACSW et que donc son usage devrait être théoriquement limité à la pratique de l’activité telle que définie par cette fédération. Mais dans le langage courant, c’est exactement la même chose, « scentwork » est interchangeable sur le fond avec le mot « nosework ».

Dans les deux cas il s’agit bien de la détection sportive autrement dit d’une version « civile et grand public » de la détection opérationnelle.

Les Hunting Games

Pour résumer de la façon la plus simple possible, les Hunting Games c’est la détection d’un renforçateur primaire. Autrement dit, du scentwork sur de la bouffe !

Vous allez me dire : « mais quel intérêt ? Moi je veux que mon chien apprenne une odeur spécifique, quelque chose de sérieux, pas de la chasse à la croquette ! »

En fait, ce qu’on appelle « quelque chose de sérieux », c’est véritablement un concept humain… Si on se place du point de vue du chien, une odeur c’est une odeur ! Pour lui, rechercher de l’explosif, rechercher un sachet de thé, ou rechercher une croquette, c’est exactement le même principe et la même difficulté.

Par contre, la motivation pour la nourriture, il l’a déjà intrinsèquement, pas besoin de lui apprendre. Et c’est là tout l’intérêt de travailler sur un renforçateur primaire !

Cela veut dire que n’importe quel chien, va pouvoir apprendre à chercher, développer ses compétences pour balayer un espace, gagner en indépendance et en confiance, apprendre à décrypter différents scénarios olfactifs, différentes configurations, gérer des environnements complexes… sans avoir à passer par un apprentissage préalable d’une odeur spécifique. Vous pouvez commencer immédiatement !

À noter qu’il est également possible, en Hunting Games, de travailler sur un renforçateur secondaire, comme le jouet préféré de votre chien. Mais cela nécessite que votre chien soit vraiment très très très (très très…) motivé par ce jouet en particulier. Comme tout le monde n’est pas dans ce cas, la nourriture reste encore la solution la plus simple et la plus grand public.

D’où vient le principe des Hunting Games ?

Rappelez-vous je vous ai parlé de la fédération qui a créé le scentwork… Et bien elle a aussi mis en place une méthodologie spécifique pour débuter les chiens. Fort de leur expérience en opérationnel, les fondateurs de la NACSW avaient conscience que la façon de débuter les chiens pour un besoin professionnel (sauver des vies…) ne serait pas forcément adapté à tous les chiens du grand public. Il n’y a qu’à voir le nombre de chiens de travail qui sont recalés durant leur formation pour s’en rendre compte.

Il fallait donc trouver un moyen rendre l’activité accessible à tout profil de chien, et séparer les différents apprentissages de la façon la plus adaptable et progressive possible : c’est à dire apprendre au chien à chercher, à acquérir toutes les compétences nécessaires pour remonter à la source de façon efficace, en dehors d’une odeur cible pour laquelle il fallait créer une motivation préalable. L’apprentissage d’une odeur spécifique se faisant « à part », le chien pourra transférer ses compétences précédemment acquises à la recherche de « l’odeur sérieuse et officielle ».

À terme, même lorsque le chien connaît une odeur cible spécifique, l’utilisation des Hunting Games permet d’introduire progressivement des difficultés sans risquer d’abîmer la motivation du chien.

Une approche étagée qui fait de plus en plus d’adeptes

Si cet apprentissage des « compétences recherche », décorrélée de l’odeur-cible spécifique, fait partie de la méthodologie officielle de la NACSW, c’est également une approche qui est utilisée par de nombreux pratiquants et formateurs de scentwork, en dehors de cette fédération, partout dans le monde. On le retrouve également dans certains milieux opérationnels, mais cette fois sur un renforçateur secondaire.

Par exemple les chiens de détection de mines du Centre International de Déminage Humanitaire (CIDH), qui sont engagés au Kong dès leur plus jeune âge, développent une motivation très forte pour ce jouet. C’est un renforçateur secondaire très ancré et extrêmement efficace. Tout l’apprentissage de base de détection (jusqu’au trajet d’une fouille au sol) se fait tout donc sur des morceaux de kong, de plus en plus petits, pendant plus d’un an…

Ce n’est qu’une fois que le chien sait parfaitement chercher, bref faire son travail, qu’on lui apprend l’odeur des explosifs qui contenus dans la mine anti-personnelle.

Pour résumer

Les Hunting Games peuvent être un jeu et un loisir pour absolument tous les chiens, il ne nécessite aucun apprentissage préalable d’une odeur, puisque l’on joue sur quelque chose qui motive intrinsèquement le chien. Cela permet de jouir de tous les bénéfices d’une activité de flair, sans passer des semaines à créer une forte motivation pour une odeur spécifique. Il n’y en a pas besoin !

Pour autant, cela permet également à ceux qui le souhaitent de préparer leurs chiens à de la détection sportive sur une odeur cible « plus sérieuse ». Il suffira de créer la motivation pour l’odeur spécifique de votre choix, puis de mettre les morceaux du puzzle ensemble. Pour avoir testé les différentes approches avec mes propres chiens (apprentissage de la détection directement sur odeur cible pour l’un, et apprentissage préalable en Hunting Games pour l’autre), et bien je suis tout à fait convaincue de l’efficacité de ce type d’apprentissage étagé. La progression a été fulgurante !

Gardez quand même en tête, que même si le principe des Hunting Games est extrêmement simple, il ne s’agit pas « juste » de jeter une croquette quelque part et de laisser le chien la trouver. La maîtrise des difficultés potentielles, la connaissance des principes de la diffusion des odeurs, de la circulation des flux d’air, des facteurs qui les modifient, la gestion de l’environnement, la mise en place d’une progression structurée, l’organisation des recherches et des placements en fonction ce que l’on souhaite travailler spécifiquement, jouer avec les concentrations, les techniques de conduite, le travail de lecture du chien en temps réel… peuvent rendre de l’activité extrêmement complexe pour le conducteur.

De ma propre expérience, les bénéfices de cette pratique peuvent aller tellement loin, que cela vaut la peine de s’y investir.

Mais tout ça, c’est encore un autre sujet, que nous aborderons une prochaine fois…

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