Chien qui tire en laisse : nos conseils en méthode positive

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Votre chien ou votre chiot tire en laisse et rend les promenades infernales ? Voici quelques pistes pour vous permettre de retrouver des promenades plus sereines et agréables, pour vous comme pour lui. 

Pourquoi est-ce que mon chien tire en laisse ?  

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Tirer en laisse est normal. Il y a tant de choses à découvrir !

Tirer en laisse est normal. 

Tout d’abord, sachez que tirer en laisse est un comportement parfaitement normal. Au contraire, marcher en laisse à côté d’un humain n’a rien de naturel ni d’instinctif pour un chiot, c’est une épreuve de tous les jours comme l’explique Wini Verschueren dans son article « La marche en laisse : une épreuve de tous les jours ? ». 

Plusieurs raisons peuvent l’expliquer : 

  • 🌳 L’envie d’explorer. Et oui l’intérêt est bien souvent ailleurs qu’à 1.5 m de l’humain. Un réverbère qui sent bon, une herbe à grignoter, un copain à aller saluer. Votre chien aimerait bien aller découvrir ça de plus près ! 
  • 🤸🏼 L’envie de bouger. En moyenne, les humains marchent bien plus lentement que les chiens. Il se peut que votre chien souhaite simplement aller à son rythme. N’avez-vous jamais pesté contre quelqu’un qui avançait (ou roulait) trop lentement devant vous ? Et bien c’est peut-être exactement ce que se dit votre chien ! 
  • 🧠 L’apprentissage que tirer est payant. La volonté d’explorer et l’envie de bouger sont souvent couplées à l’expérience que le chien devait mettre la laisse en tension pour accéder à ce qu’il souhaite. En effet, si le chien ou le chiot a pu accéder ou même se rapprocher dans le passé du réverbère, de l’herbe, du copain ou accélérer le pas, alors il a appris que tirer était payant. L’apprentissage de la marche en laisse consiste à lui apprendre qu’il peut également y accéder en proposant autre chose, comme vous regardez et attendre votre validation ou s’approcher sans pression sur la laisse. 
  • 🚜 Le plaisir de tracter. Pour certains chiens, non seulement le fait de bouger, mais également le fait de tracter peut être un renforçateur en soi. Proposer une activité adaptée de traction, type cani-rando, cani-cross, cani-vtt peut être une idée pour satisfaire ce besoin en dehors des moments de promenade. 
  • Le besoin de s’éloigner, de mettre à distance. Certains chiens vont se jeter en bout de laisse et aboyer par peur, pour mettre à distance un autre chien ou un humain qui les effraie. Si c’est le cas, un travail comportemental spécifique sera nécessaire en parallèle. Par exemple en vous aidant de l’analyse du comportement et du cours « Face à l’environnement : Aider les chiens réactifs, agressifs & phobiques » donné par Lisa Longo.  

Se promener en laisse : une compétence qui s’apprend ! 

Se promener en laisse n’est donc pas inné. Mais bonne nouvelle, cela peut s’apprendre ! La marche en laisse détendue est difficile. Pour cette raison, la marche en laisse courte ne devrait pas durer plus de quelques minutes, et le reste de la promenade se faire au rythme du chien, en longe ou en libre selon les possibilités. Apprendre une marche en laisse détendue parfaite en toutes circonstances prend des mois et ce sont souvent des compétences que l’on continue de travailler toute la vie durant. Ceci dit, vous pouvez mettre en place des choses dès aujourd’hui, en méthodes positives, pour que vos promenades redeviennent agréables, en parallèle de l’apprentissage. 

Solutions de secours 

Voici quelques solutions de secours, à mettre en place en attendant, en parallèle de l’éducation.  

Accepter que le chien tire ? 

Premièrement, accepter que le chien tire en laisse. La solution peut paraître trop simple, mais si pour vous la pression dans la laisse n’est pas un problème, alors ce n’est pas un problème. Il n’y a pas de règle absolue qui dit que la laisse doit en tout temps être détendue. On peut tout à fait se dire que c’est OK que la laisse soit tendue de temps en temps. La seule chose que l’on vérifiera est que cela ne crée pas d’inconfort ou de douleur, du côté de l’humain et du côté du chien et adapter le matériel. Du côté du chien, on privilégiera souvent un harnais adapté à sa morphologie plutôt qu’un collier, ou en tout cas un collier large qui reparti mieux la charge. 

Cette vidéo de Camille Nguyen peut vous aider à bien choisir votre harnais : 

Du côté de l’humain, pour sauver vos bras, cela peut passer par des laisses en cuir plutôt qu’en corde, plus facile à tenir, un amortisseur à rajouter, des gants ou encore une ceinture de cani-cross.

Limiter les occasions où le chien tire en laisse 

Deuxièmement, on peut également limiter les problèmes en aménageant l’environnement. Par exemple, en utilisant une longe quand c’est possible. Une longe de 5m, 10m, 15m étend considérablement le champ d’action du chien et fait une grande différence. Cela lui permet d’accéder à ce qu’il souhaite, de renifler, et d’adopter son propre rythme, sans mettre de tension. Ensuite, il est intéressant de se demander à quel moment le chien tire et s’il est possible de diminuer ces événements ou distractions. Par exemple, si c’est pour aller à la rencontre des passants ou des chiens, se promener là où il y en a moins. Si c’est pour renifler tous les réverbères, choisir une rue sans réverbères (ou y aller avec la longe pour offrir à son chien un « snifari » de réverbères.). Cela peut aussi être choisir des endroits où le chien peut être en liberté ou en longe, quitte à prendre la voiture pour s’y rendre. 

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Utiliser une longe et un harnais permet d’élargir le champ d’action du chien et limiter les moments où il est susceptible de tirer.

Apprendre la marche en laisse en méthodes positives : mode d’emploi 

En parallèle de ces solutions de secours, on va pouvoir débuter l’apprentissage de la marche en laisse détendue. La marche en laisse combine plusieurs comportements, marcher proche de l’humain, le suivre s’il change de direction, s’approcher lentement des distractions, ou encore suivre la pression de la laisse s’il y en a une. À la base de tous ces comportements, il y a l’attention et la connexion avec l’humain. Pouvoir être attentif et concentré sur son humain plutôt que sur tout ce qui se passe autour. C’est cela qu’on va voir ici. 

Mettre toutes les chances de son côté 

Tout d’abord, mettez toutes les chances de votre côté : entrainez-vous dans un endroit avec le moins de distractions possible. Et oui, on commence à apprendre la marche en laisse dans son salon ! Une fois que c’est fluide à la maison, on peut passer au jardin, dans une rue déserte, en bordure de forêt, etc. Pour tous vos entrainements, utilisez de la nourriture. Des récompenses que votre chien aime particulièrement et associe à quelque chose de positif (souvent c’est mou, gluant, et ça pue). Et récompensez souvent ! Enfin, faites des sessions d’entrainement courtes, pas plus que quelques minutes à la fois. 

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À la base de l’éducation à la marche en laisse, construire et récompenser la connexion et l’attention.

La connexion avant tout 

Notre but est donc que le chien puisse marcher à côté de nous, tout en restant « connecté » à nous. Au début, en nous regardant. On va décomposer cela en tous petits morceaux. La première est que le chien apprenne à nous regarder, à se « connecter » sur commande. 

Étape 1. On est donc dans notre salon, avec des super friandises et on est prêt·es à en distribuer beaucoup. On va appeler le chien, par son nom ou par un petit bruit. Dès qu’il se tourne vers nous, on marque et on récompense. C’est-à-dire qu’on dit un mot marqueur « oui », « yes », « X » ou qu’on clique avec un cliqueur, puis on donne une friandise. On peut la lancer au sol, pas trop loin de nos pieds. Lorsque le chien a terminé de manger, on rappelle son nom ou on refait un bruit. Il se tourne vers nous, mot marqueur -récompense. Et on poursuit avec quelques répétitions. 

Étape 2. Après quelques répétitions, on peut attendre quelques secondes avant d’appeler son nom, voir s’il propose de lui-même de se tourner vers nous. S’il se retourne vers nous, mot marqueur – récompense. S’il ne se tourne pas de lui-même, pas de problème, on dit son nom pour l’inciter à nous regarder, mot marqueur – récompense. Et on se rappelle, des sessions courtes !  

Étape 3. Vous avez fait quelques sessions d’entrainement, et vous êtes tous les deux à l’aise ? Échauffez-vous avec quelques répétitions des exercices précédents puis vous pouvez commencer à reculer de quelques pas après avoir appelé votre chien pour voir s’il vous suit. Si c’est le cas, mot marqueur – récompense. Lorsque le chien a fini de manger la récompense et qu’il relève la tête vers vous, reculez à nouveau de quelques pas. Il vous suit ? Mot marqueur – récompense. Il ne vous suit pas ? Pas de soucis, vous pouvez reprendre à l’étape précédente, l’appeler par son nom et récompenser déjà le fait qu’il s’oriente vers vous. Puis tentez à nouveau de reculer. 

Étape 4. Votre chien peut maintenant vous suivre de quelques pas quand vous reculez ? Vous pouvez commencer à vous tourner pour que votre chien se retrouve à côté de vous. Comme d’habitude, on s’échauffe avec quelques répétitions des exercices précédentes, que le chien se souvienne à quel jeu on joue. Tout roule ? Alors vous pouvez essayer de vous retourner au moment où vous récompensez puis avancez de quelques pas. Votre chien vous suit ? Mot marqueur – récompense. Vous pouvez commencer à présenter la friandise à sa hauteur, le long de votre jambe. Puis avancer à nouveau de quelques pas. Ça commence à ressembler à une marche en laisse n’est-ce pas ? 😃 

Ajouter des distractions : penser « différent » plutôt que « plus difficile » 

Votre chien peut maintenant marcher à côté de vous dans le salon pour quelques répétitions ? Il est temps de commencer à généraliser l’apprentissage. Essayer de penser «  différent » plutôt que « plus difficile ». Qu’est-ce qui peut rendre le contexte différent, sans forcément le rendre plus difficile ? Chaque fois que vous changez quelque chose, rappelez-vous de revenir au stade 1 pour commencer. Juste pour vous assurer que le challenge que vous proposez est adapté et accumuler les petites victoires. 

  • 🏘️ Changer de lieu. Vous avez pratiqué dans le salon ? Essayez la cuisine ou le couloir. Puis le jardin ou la cour de l’immeuble. Vous pouvez décider de commencer ou de finir chaque promenade en faisant quelques répétitions de cet exercice, avant de mettre la longe ou de détacher votre chien, par exemple. 
  • 🎾 Ajouter des distractions. Revenez dans votre salon et ajoutez des distractions. Cela peut être des objets inhabituels, de la nourriture (en hauteur dans une boîte fermée pour commencer), d’autres humains, assis, debout ou plus difficile, qui bougent et font du bruit. Si votre chien est capable de vous donner de l’attention et de vous suivre quand une tranche de jambon est disponible sur la table, même si c’est dans la cuisine, il est plus probable qu’il sache vous suivre lorsque vous passez à côté d’un emballage de sandwich dans la rue, par exemple. Tous ces exercices vous permettent de « muscler » l’attention de votre chien, en lui proposant des challenges à sa portée. 
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Au fur et à mesure que votre chien progresse, variez les lieux et les distractions.

Augmenter la durée 

En parallèle, vous pouvez commencer à augmenter la durée. Essayez de faire plusieurs répétitions de suite. Quelques pas -mot marqueur – récompenses / quelques pas – mot marqueur – récompense / etc. Vous pouvez aussi faire davantage de pas dans une seule répétition ou ajouter des changements de direction, d’abord tout doux puis plus abrupts. Ici aussi, pensez à revenir souvent à des durées plus courtes. Offrez des petites victoires à votre chien. Ainsi vous lui donnez confiance et il se dira : « Mon Dieu, mais je suis vraiment trop fort à cet exercice. Allez, je vais pouvoir réussir ce prochain challenge ! » 

Et ensuite ? 

Pour aller plus loin 

Voici plusieurs pistes pour aller plus loin, toujours en méthode positive. 

  • 👋🏼 Apprendre des comportements pour certaines situations spécifiques. Comme le croisement de personnes, d’autres chiens, le fait de faire une pause ou de saluer une personne. Pour chacune de ces situations, vous allez apprendre à votre chien ce que vous souhaitez qu’il fasse. Par exemple, vous vous arrêtez pour saluer quelqu’un. Votre chien doit-il s’asseoir à côté de vous ? Se coucher ? Se mettre entre vos jambes ? 
  • 🐇 Travailler certaines distractions en particulier, selon ce qui est difficile pour votre chien. Cela peut-être renoncer à la nourriture, rester vers vous malgré des gens qui passent, regarder passer une balle ou un lapin.  
  • 🌳 Utiliser l’environnement comme renforçateur. Pour le moment, on récompense avec de la nourriture, mais il est possible également de récompenser le chien en lui permettant d’accéder à ce qu’il veut. Par exemple, il aimerait sentir un réverbère, il se retourne vers vous et vous l’envoyez renifler le réverbère. On profite ici de ce qui s’appelle le principe de Premack : faire suivre un comportement peu probable par un comportement très probable augmente la probabilité du comportement peu probable. Nous regarder = peu probable, renifler le réverbère = très probable, en associant les deux, nous regarder devient plus probable. 

Une marche en laisse qui vous ressemble ! 

Enfin, n’y a pas UNE marche en laisse. Il y a autant de marches en laisse qu’il y a de binômes. Votre marche en laisse dépendra des spécificités de là où vous vivez, de votre chiot, de votre chien, de vous, et évidemment de vos souhaits ! Est-ce que vous voulez que votre chien reste au pied du même côté ? Ou simplement qu’il reste autour de vous, peu importe le côté ? Ou qu’il s’arrête quand il arrive en fond de laisse ?  

Pour développer votre marche en laisse et être guidé·e tout au long du chemin, rendez-vous à la prochaine session du cours Marche en laisse : du chaos à la connexion donné par Wini Verschueren.

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